18.1.05

pleuré.

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la mort dans l'âme la mort sans nom l'eau à la bouche
j'ai mal aux yeux de trop pleurer
la mort dans l'âme à la bouche je m'effondre en larmes
si rien ne peut plus m'arriver autant mourir alors

livré à moi-même je me retrouve las médiocre et vain
nils comme un fleuve aghan comme un gant plein d'eau
petit brigant bonhomme briguant une existence à temps plein
ai-je l'air serein vraiment euphémisme dur et cruel
distordu décapité ahuri je sors de l'abattoir

douloureux sanglots qui sortent comme une brûlure
la lance à incendie ne trouvera que mes cendres
elle pourra bien tenter d'éteindre mon chagrin
mais pour noyer mes larmes il faudra du renfort
la blessure se réveille nourrie au grain

et alors que j'essuis asperge lave mes larmes dans le lavabo
l'eau n'est même plus trop chaude pour me brûler
ciment immense de notre amour notre différence
l'eau des larmes le trouble puis me dissous sans réconfort
le grand séisme me secoue

je me déchaine contre le vent car nul lien ne me retient
nul lien ne retient plus mes membres pendants
mes membres pendants que je pleure à mes pieds
tu étais l'ainée de mes soucis moi le fils unique
mon demi-dieu ma demi-soeur ma bien-aimée

il manque des barreaux à la grande échelle
quelquechose s'est coincé dans ma gorge
alors que j'échoue par hasard seul en haut du grand vertige
je me libère enfin des sanglots



heureux je n'écrirai plus une ligne promis


printemps o4.
pas encore str.

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